Communiqué de presse de l’OOAS à l’occasion de la Journée Mondiale pour la lutte contre le sida 2023

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Communiqué de presse de l’OOAS à l’occasion de la Journée Mondiale pour la lutte contre le sida 2023

 

A l'occasion de la 35ème Journée mondiale pour la lutte contre le sida (JMS), l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) réitère son soutien et sa solidarité à toutes les personnes vivant avec le VIH ainsi qu’à rendre hommage aux personnes touchées par les maladies liées au sida à travers le monde, et dans la région de la CEDEAO en particulier. La célébration de cette journée affirme l'engagement des différents États membres de la CEDEAO pour l’élimination de la pandémie du VIH d'ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable. C'est l'occasion de réfléchir à la problématique du VIH, notamment ses facteurs de risque, sa transmission, ses conséquences, ses défis, ses réussites et les initiatives de réponse actuelles.

Le VIH reste un problème de santé majeur dans la région de la CEDEAO.  Alors que la région représente 5,6 % de la population mondiale totale, elle compte 8,2 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et 12,8 % du total des décès dus au sida dans le monde.  On estimait à 3,2 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région en fin 2022.  Les femmes et les enfants sont touchés de manière disproportionnée.  Alors que les femmes et les filles représentent 49,7 % de la population totale de la région de la CEDEAO, elles sont 64,0 % (2,1 millions sur 3,2 millions) de l'ensemble des PVVIH de la région.  Environ 26 % du total des décès liés au sida chez les enfants de moins de 15 ans dans le monde se produisent dans la région de la CEDEAO.  Les personnes vivant avec le VIH, en particulier les populations clés, sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination, ce qui entrave l'accès à des soins de qualité.

Entre 2010 et 2022, les nouvelles infections à VIH et les décès liés au sida dans la région de la CEDEAO ont chuté respectivement de 53 % et 50 %, mais toujours pas suffisamment pour atteindre les objectifs «95-95-95».  La Côte d'Ivoire et le Togo ont enregistré les réductions les plus importantes au cours de cette période.  À la fin de l'année 2022, la région de la CEDEAO a atteint 89%-86%-77%, ce qui signifie que 89% des PVVIH connaissent leur statut, 86% ont reçu un traitement et 77% ont atteint la suppression virale. Plusieurs pays mettent en place des programmes de prophylaxie pré-exposition et d'autodépistage du VIH.  Le Togo est en passe d'atteindre les objectifs 95-95-95.

Le thème de la JMS cette année, « Laissons les communautés diriger », reconnaît l'importance des actions menées par les communautés pour mettre fin à la pandémie du sida.  Les PVVIH vivent en communauté.  Ces communautés devraient être en première ligne de la riposte au VIH.  Elles doivent être responsabilisées par des services de santé publique centrés sur la personne, avec les connaissances et les compétences adéquates pour leur permettre de suivre la mise en œuvre des services et d'exiger une redevabilité de la part des prestataires de services.  L'implication et la participation effective des communautés à toutes les stratégies, la mobilisation des ressources nécessaires ainsi que l'élimination de la stigmatisation et de la discrimination constituent un impératif urgent.

L'investissement financier dans la riposte au VIH est crucial, en particulier après les récentes perturbations induites par la pandémie de la COVID-19.  Selon l'ONUSIDA, les pays et les régions, qui ont les investissements financiers les plus élevés comme l'Afrique orientale et australe, ont enregistré les progrès les plus significatifs.  D'autres éléments de progrès sont le renforcement des cadres juridiques et politiques qui garantissent les droits humains des PVVIH, le renforcement des services de laboratoire, l'amélioration de l'accès à la thérapie antirétrovirale et aux technologies qui sauvent des vies, la prévention des perturbations dans les tests et la gestion clinique ainsi que la prise de décision fondée sur les données.  La réponse menée par la communauté défend le respect des droits humains des populations clés en supprimant les obstacles sociaux, économiques et juridiques à l'accès aux services de santé.

Nous devons maintenir l'élan actuel de soutien mondial au VIH de la part de la communauté mondiale.  Dans le cadre de la Stratégie régionale intégrée de la CEDEAO pour le VIH, la tuberculose, l'hépatite B et C et la santé et les droits sexuels et reproductifs des populations clés approuvée par les ministres de la Santé en août 2020, les États membres se sont engagés à protéger les droits des personnes vulnérables.  Travaillons ensemble pour bâtir des institutions publiques fortes et résilientes qui promeuvent les droits de l'Homme, des personnes vulnérables et des populations clés.  Les jeunes sont des membres essentiels de la communauté qui devraient recevoir de l'information impartiale et adéquate sur la santé sexuelle.

L'OOAS se joint à la communauté internationale pour appeler à l'augmentation des financements, à l'amélioration de la gouvernance et à la solidité des systèmes de santé communautaires.  Nous tenons à remercier les États membres de la CEDEAO, tous nos partenaires techniques et financiers, les ONG, la société civile, les leaders communautaires et religieux, pour leur engagement et leur soutien à la riposte au VIH.

Laissons les communautés prendre les devants !

C’est ensemble que nous gagnerons la lutte contre le VIH.

 

 

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