
La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), par l'intermédiaire de son institution spécialisée en santé, l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), organisera la 2ème Conférence Internationale sur la Fièvre de Lassa (CIL) de la CEDEAO du 22 au 26 septembre 2025, en Côte d'Ivoire. Sous le thème "Au-delà des frontières : Renforcer la coopération régionale pour combattre la fièvre de Lassa et les maladies infectieuses émergentes", la conférence vise à faire progresser la préparation durable et la coordination régionale contre la fièvre de Lassa grâce au renforcement des capacités de recherche et développement (R&D), à l'amélioration des systèmes de gestion des épidémies et à la collaboration multisectorielle.
La fièvre de Lassa est une maladie hémorragique virale endémique en Afrique de l'Ouest, avec le Nigeria, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée parmi les pays les plus touchés. Depuis sa découverte, la maladie a exposé des faiblesses critiques dans les systèmes de santé de la région. Bien qu'elle soit classée comme une maladie prioritaire par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les épidémies de fièvre de Lassa suivent un schéma récurrent de confinement temporaire suivi de nouvelles lambées, soulignant le besoin urgent d'une préparation durable qui se concentre non seulement sur la réponse, mais aussi sur la recherche, la coordination et le renforcement des systèmes de santé. S'appuyant sur les bases posées lors de la première édition organisée par le Centre nigérian de contrôle des maladies à Abuja en 2019, l'édition 2025 réunira des décideurs politiques, des chercheurs, des professionnels de la santé et des acteurs clés pour favoriser la coordination régionale, partager les progrès scientifiques, y compris les candidats vaccins prometteurs contre Lassa entrant en essais cliniques, et façonner une approche plus durable et collaborative pour la prévention et le contrôle de la fièvre de Lassa à travers l'Afrique de l'Ouest.
Aucun pays ne peut à lui seul relever les défis posés par la fièvre de Lassa et les maladies infectieuses émergentes, car la mondialisation, les déplacements plus rapides et les mouvements transfrontaliers fréquents ont considérablement augmenté la propagation des maladies infectieuses au-delà des frontières. Les pays peuvent améliorer significativement leur rapidité et leur efficacité de réponse en partageant des données, des ressources et leur expertise. Cette approche collaborative réduira l'impact de la fièvre de Lassa et renforcera la sécurité sanitaire régionale. Selon Dr. Melchior Athanase AÏSSI, Directeur Général de l'OOAS, "La fièvre de Lassa reste une menace persistante pour nos populations, impactant sévèrement nos vies, notre santé et nos systèmes économiques. Endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, elle cause entre 100 000 et 300 000 infections chaque année, avec environ 5 000 décès. Des prédictions récentes indiquent que des facteurs tels que le changement climatique pourraient mettre jusqu'à 600 millions de personnes à risque de contracter la fièvre de Lassa. Cette projection souligne la nécessité d'une vigilance et d'une
préparation accrues".
Dr Katrin Ramsauer, Responsable du Programme sur la Maladie de Lassa à la Coalition pour les Innovations en matière de Préparation aux Épidémies (CEPI), a déclaré :
"Le monde a fait de grands progrès ces dernières années dans la lutte contre la fièvre de Lassa. Cette prochaine conférence est un moment important pour que les scientifiques et les experts en santé mondiale se réunissent, sous la direction de l'OOAS, pour partager de nouvelles connaissances sur la maladie et identifier les lacunes de recherche restantes où nous devons agir. Leurs discussions aideront à façonner l'agenda de recherche sur la fièvre de Lassa dans les années à venir, ce qui aura un impact direct sur notre future réponse aux épidémies de fièvre de Lassa - qui deviennent plus importantes et plus fréquentes à mesure que le changement climatique et la croissance démographique dans la région se poursuivent."
La conférence comportera diverses sessions, notamment des discussions plénières dirigées par des leaders de la santé régionaux et internationaux et des partenaires clés pour explorer les mécanismes de financement, la coordination transfrontalière et multisectorielle, des panels de discussion sur la recherche vaccinale, la surveillance communautaire, et des sessions parallèles offrant des analyses approfondies sur la recherche opérationnelle et les questions environnementales.
De plus, il y aura des ateliers interactifs sur la communication en cas d'épidémie et des présentations de résumés mettant en avant les dernières découvertes scientifiques sur la fièvre de Lassa. Par ailleurs, cette deuxième CIL de la CEDEAO offrira des opportunités d'apprentissage entre pays où des experts échangeront des enseignements tirés de la gestion d'autres maladies infectieuses émergentes (comme le MPOX) pour éclairer des approches plus efficaces et durables pour la prévention et le contrôle de la fièvre de Lassa.
Un Appel à l'Action
L'OOAS invite les chercheurs, les décideurs politiques, les professionnels de la santé et les parties prenantes à se joindre à cette conférence cruciale et à contribuer au renforcement de la sécurité sanitaire régionale contre la fièvre de Lassa et d'autres maladies infectieuses émergentes.
À propos de l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS)
L'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) est l'Institution Spécialisée en Santé de la CEDEAO, créée en 1987 pour coordonner les initiatives sanitaires régionales à travers l'Afrique de l'Ouest. Siégeant à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, l'OOAS travaille à harmoniser les politiques de santé, mutualiser les ressources et favoriser la collaboration entre les États Membres. Son mandat principal est d'améliorer les normes de santé et renforcer les systèmes de santé dans toute la sous-région. Guidée par sa vision, l'OOAS s'efforce d'être un moteur proactif de l'intégration sanitaire régionale, fournissant des interventions sanitaires à fort impact et rentables pour les communautés
ouest-africaines.