Montréal, le 3 décembre 2024 – Le Palais des Congrès de Montréal accueille, pour la première fois en Amérique du Nord, le 5ᵉ Congrès de la Chaire internationale Mukwege sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits », du 3 au 6 décembre 2024. Créée sous l’impulsion de la professeure émérite Véronique De Keyser (Université de Liège) et de Dr Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la paix, la Chaire Mukwege est un espace de réflexion, de coopération et d’action dédié à la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés.
Cet événement s’inscrit dans une démarche sincère de réconciliation, portée par l’Université de Montréal (UdeM). Parmi les invités d’honneur, Dr Melchior Athanase J. C. Aïssi, Directeur Général de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), a souligné, dans son message lors de la cérémonie d’ouverture, l’importance de cet événement pour échanger sur les avancées en matière de santé, d’autonomisation et de droits des femmes.
Il a insisté sur les statistiques mondiales qui montrent que 38 % des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes, et que 6 % des femmes ont été agressées sexuellement par d’autres personnes. Ces chiffres sont encore plus alarmants en Afrique, où 33 % des femmes subissent des violences au cours de leur vie de couple.
Les crises humanitaires et les périodes de confinement, comme celles de la pandémie de COVID-19, ont exacerbé ces violences. Cela souligne la nécessité d’investir dans des programmes qui intègrent la santé sexuelle et reproductive comme pilier fondamental de la stratégie 2030 adoptée par l’OOAS.
L’OOAS oeuvre activement à travers trois projets régionaux :
- Le projet SWEDD (Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel), financé par la Banque Mondiale, qui renforce les capacités des prestataires pour répondre aux VBG ;
- Le projet DEMSAN (Démographie et Santé Sexuelle et de la Reproduction), en partenariat avec l’AFD, qui vise à prévenir les VBG et à autonomiser les adolescentes ;
- Le projet régional « Santé de la reproduction et prévention du VIH », avec l’appui de la KFW, qui promeut les droits sexuels et reproductifs à travers un réseau régional de jeunes juristes.
Ces initiatives démontrent l’engagement des États membres de la CEDEAO à aligner leurs politiques nationales sur les normes régionales pour mettre fin aux violences basées sur le genre.
Dr Melchior Athanase J. C. Aïssi a conclu en réaffirmant l’engagement de l’OOAS à renforcer les collaborations pour réduire les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest et reconnaissant que « Les actes de ce colloque enrichiront nos connaissances et pratiques pour un avenir meilleur pour toutes les femmes et filles ».