La région de la CEDEAO, bien qu’elle ne représente qu’environ 10% de la population mondiale à risque, compte près de la moitié des cas de paludisme et des décès dans le monde. Le paludisme est endémique dans la région de la CEDEAO et constitue une cause majeure de fréquentation des établissements hospitaliers. Ses conséquences vont au-delà de la maladie et des décès. Il est également responsable du ralentissement de la croissance économique au niveau national, de l'augmentation des dépenses des ménages, de l'absentéisme et de la perte de productivité.
Depuis la déclaration d'Abuja de 2000 jusqu'à l'adoption en 2016 d'un cadre catalytique visant à éliminer le VIH, la tuberculose et le paludisme d'ici à 2030, les dirigeants africains se sont montrés déterminés à éradiquer le paludisme. Les dirigeants de la CEDEAO en particulier, ont fait preuve d'un engagement similaire. Les ministres de la santé ont approuvé un plan stratégique en 2015, avec pour vision de parvenir à une CEDEAO sans paludisme et, en 2019, ont appelé les Etats membres à intégrer l’éradication du paludisme dans leur programme national de santé. Néanmoins, les efforts de lutte contre le paludisme ont été largement menés par le secteur de la santé, avec une faible implication des autres secteurs alors qu’ensemble, on pourrait faire beaucoup plus de choses.
Dans ce contexte, l'OOAS, en collaboration avec l'Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et le Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, a organisé une réunion virtuelle de haut niveau (HLM) avec le Parlement de la CEDEAO le 5 août 2021. La réunion visait à sensibiliser les parlementaires sur le fardeau du paludisme, les initiatives régionales en cours sur le paludisme ainsi qu'à solliciter leur plus grande implication dans le programme d'élimination du paludisme dans leurs pays et dans la région. Des allocutions d'ouverture ont été prononcées par le Dr Benido Impouma, au nom de la directrice générale du Bureau régionale de l’OMS pour l’Afrique ; le Dr Abdourahmane Diallo, PDG de RBM ; Mme Joy Phumaphi, secrétaire exécutive d'ALMA et le professeur Stanley Okolo, DG de l'OOAS. L’ouverture de la session a été faite par le Président de la Commission de la CEDEAO dans un discours lu en son nom par le DG de l'OOAS. Cette rencontre de haut niveau, qui a été présidée par le très honorable Dr Sidie Mohamed Tunis, Président du Parlement de la CEDEAO, a connu la participation de 105 délégués dont, des représentants de la Commission de la CEDEAO, des États membres de la CEDEAO, des partenaires au développement et des ONG.
Des présentations ont été faites par le Dr Kharchi Tfeil de l'OMS, le Dr William K Bosu au nom de l'OOAS/ RBM, S.E. Prof. Sheila Tlou, l'ambassadrice de l'ALMA pour la région de la CEDEAO ainsi que par le Dr Siga Fatima Jagne, commissaire aux affaires sociales et du genre de la CEDEAO. Le point culminant de la réunion de haut niveau a été une table ronde sur le thème "Maintenir la lutte contre le paludisme parmi les plus hautes priorités politiques dans la région de la CEDEAO". Le panel a été constitué par des parlementaires et a été modéré par le professeur Stanley Okolo, DG de l'OOAS. Les discussions ont porté sur des thèmes comme la mobilisation de ressources, en particulier auprès de sources nationales, l'engagement du secteur privé, la traduction des engagements politiques en actions concrètes, la promotion de la collaboration multisectorielle, la recherche, le principe "ne laisser personne pour compte" et la redevabilité. Le rôle tout particulier des parlementaires en matière de plaidoyer, d'approbation des budgets nationaux et des programmes de santé, et en ce qui concerne la garantie de la redevabilité, en plus d'être des modèles, a été souligné. Le président de la commission santé du parlement de la CEDEAO, M. Orlando Pereira Dias, a demandé que les parlementaires soient invités à participer à la réunion des ministres de la santé de la CEDEAO.
Les participants à la réunion de haut niveau se sont accordés pour dire que la rencontre virtuelle a été un succès et qu'elle a été importante pour assurer la collaboration entre les principales institutions régionales. Le Président du Parlement a demandé que le HLM soit organisé deux ou trois fois par an. Le DG de l'OOAS a remercié le Président et les membres du Parlement de la CEDEAO, le Commissaire de la CEDEAO, les partenaires, les donateurs et les États membres pour leur engagement et leurs efforts en faveur de l'élimination du paludisme dans la région de la CEDEAO.