L'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS)et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont organisé conjointement un atelier technique à Dakar, Sénégal, les 10 et 11 décembre 2024. Cet événement, qui s’est tenu à l’Hôtel King Fahd palace et au Hub d’Urgence de l’OMS à Dakar, avait pour objectif principal d’évaluer les risques de transmission zoonotique (spillover) des pathogènes à potentiel épidémique et pandémique. Il visait à renforcer les capacités de surveillance et de réponse face aux maladies émergentes dans la région, tout en explorant les opportunités de collaboration pour une meilleure anticipation des risques futurs.
Cet atelier s’inscrit dans un contexte où les interactions croissantes entre les populations humaines, les réservoirs animaux et les écosystèmes environnementaux augmentent le risque de transmission des pathogènes.
L’urbanisation rapide et l’empiétement sur les habitats naturels accentuent ces risques, créant des conditions propices à l’émergence de nouvelles maladies. Les discussions ont porté sur la compréhension des mécanismes de transmission, incluant les interactions entre les réservoirs animaux et les humains, ainsi que sur l’impact des changements climatiques sur les modèles de transmission.
Un des points clés abordés fut de revisiter des outils d’analyse des risques, notamment des cartes de risques élaborées par l’OMS, qui permettent d’identifier les zones à haut risque et de cibler les interventions de manière stratégique. La définition des priorités pour une surveillance et une prévention efficace fut enrichie par des échanges approfondis entre les experts, visant à répondre aux lacunes actuelles en matière de recherche et de coordination entre les différents acteurs. Ces efforts collectifs contribuent à poser les bases d’une stratégie
régionale plus robuste et adaptée aux réalités locales.
S’exprimant en ligne depuis le siège de l’OMS à Genève, la Dr Maria VAN KERKHOVE représentante de l’OMS a souligné l’importance de renforcer les systèmes de surveillance et de prévention à l’interface homme-animal-
environnement. Elle a insisté sur une approche coordonnée entre les États membres et les partenaires pour réduire les risques de transmission zoonotique. « L’OMS reste engagée à soutenir les pays dans l’identification des zones prioritaires et dans la mise en œuvre d’interventions basées sur des données probantes », a-t-elle déclaré.
Intervenant au nom du Directeur Général de l’OOAS, le Professeur Issiaka SOMBIE, qui a ouvert l’atelier à Dakar a mis en lumière les enjeux stratégiques de cet atelier pour les pays de la CEDEAO et au-delà. Il a rappelé que les pays de la région partagent des écosystèmes similaires et sont confrontés à des défis
communs liés à la gestion des risques sanitaires transfrontaliers. Selon lui, il est essentiel de renforcer la coopération régionale en mobilisant les ressources humaines, techniques et financières disponibles pour améliorer la capacité collective à prévenir et à répondre aux crises sanitaires. « Le renforcement de la
surveillance, notamment dans les zones identifiées comme étant à haut risque de transmission, est une priorité absolue. Le Professeur SOMBIE a également insisté sur l’importance de la création et du maintien de partenariats solides entre les acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Ces partenariats permettront non
seulement de combler les lacunes actuelles en matière de surveillance et de recherche, mais aussi de promouvoir un partage efficace des connaissances et des données entre les pays. Il a conclu en rappelant que « l’harmonisation des efforts à travers une stratégie régionale coordonnée est essentielle pour protéger la santé des populations à l’échelle de la sous-région et au-delà ».
Cet atelier a permis de définir des priorités régionales pour la surveillance et d’élaborer une feuille de route stratégique pour des actions concertées, en mettant un accent particulier sur le renforcement des capacités locales et la coordination entre les différents secteurs. Les participants ont souligné que l’approche intégrée One Health reste essentielle pour répondre aux défis complexes liés aux interactions entre les écosystèmes humains, animaux et environnementaux, tout en favorisant une collaboration étroite entre les acteurs nationaux et internationaux.
À propos de l'OOAS
L’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS) est l’institution spécialisée de la CEDEAO en matière de santé. Elle a pour mission d’atteindre les normes les plus élevées possibles et de protéger la santé des populations de la sous-région ouest-africaine. Grâce à la collaboration avec les États membres et les partenaires, l’OOAS s’efforce d’harmoniser les politiques, de mutualiser les ressources et de répondre collectivement aux défis de santé dans la région.